dimanche 21 mai 2017

Désir

"A ne pas renouveler son désir,

on meurt de satisfaction. »

(José Ortega Y Gasset)


Et on risque alors « la détresse replète qui suit l’assouvissement. »

(Post-coïtum, animal triste..)


Et, attention !

"La rétention du désir fait le lit de la pestilence »  (William Blake)

C’est clair, adoptez le slogan de 68 

et,


JOUISSEZ SANS ENTRAVES



Défardée

La femme défardée,
« La figure qu’elle montrait, ne dort pas avec elle. »
Ni avec moi..

Pour toi, j’avais tendu
Mes pétales du dimanche.
En vain,
          désemparé,
pantelant,
dévêtu;
Ma main tout effeuillée 
Est tombée de la manche.

Je doute un peu, désé- *
 quillibré sur ma tige
Avoir jamais humé
Délicieux vertige…

Ce parfum si volage
Cueilleuse du dimanche
Que tu m’auras laissé
Cadeau ! 
 Dans ton sillage.


  • césure acrobatique

jeudi 18 mai 2017


Plus je polis ma langue et moins je deviens riche
Et le vent des honneurs n'emplit pas mon buffet.
J'afflige mon esprit
Pour divertir autrui !

Si je possède un nom dont le son m'importune,
Je suis bien chez la muse
                                        et mal dans la fortune.


D'après Guillaume Colletet (1598-1639)




Ephélides

La pierre de ballast, à l'instar des traverses en chêne,
se teinte avec le temps de la poussière de rouille
qui tombe des wagons.
Ainsi ces taches brunes qui viennent parsemer ma peau
tombent telle une neige rousse
sur mon hiver.

mercredi 17 mai 2017

Dites le avec des fleurs

Déprime.
S'est arrêté longuement devant la vitrine de l'armurier.
Est finalement entré dans la boutique d'à côté.
Une fleuriste.
S'est acheté un chrysanthème
D'amour, mourir !

Pour bienheurer plus longuement mon âme
Et si par mort tel plaisir on acquiert
Je veux mourir ainsi que le requiert
L’heureux jouir d’une si belle dame
Olivier de Magny  1530-1561

jeudi 11 mai 2017

En dessous.

  * Bonnieux,
village perché du Luberon apparait au sortir d'un virage dans sa splendeur de carte postale.



Pas de doute, on est dans du médiéval



De la vieille pierre, en veux-tu ? En voilà !



Pour le cimetière, il faut monter..



Ici , du coup, ils disent que les morts enterrent les vivants.
Derrière l'église du 12ème siècle,



en travaux depuis quelque temps,
l'ancien cimetière:



Il a été transformé en jardin public. C'est plutôt sympa car la vue est superbe
et les défunts, la vue ...
Le type qui tond la pelouse m'indique qu'il a été transféré plus haut.



Il faut emprunter la montée (encore!) Maurice Ronet.
Le beau gosse des années 60 réside effectivement là, dans un caveau style borie,
du plus bel effet.



Il y a toujours des choses intéressantes à voir, dans les cimetières:




Sans fleurs mais avec couronne.



à droite, ce n'est pas une tombe mais le mur de soutènement.
Là, une pierre intéressante:



Une autre, style "bouse"



Une tombe en déshérence (mes préférées)



Un coin un peu foutraque



Là, une publicité mensongère:




L'inscription affirme: "je veille sur vous" alors que le veilleur s'est carapaté de son
support et veille Dieu sait où et sur qui..

En tous cas la vue a été de nouveau privilégiée, qui donne, au loin, sur le village de Lacoste
et son château jadis occupé par le délicieux marquis de Sade .



Par contre, pas la moindre trace des anciens habitants du vieux cimetière dans celui-ci.
Les plus anciens datent de la fin du 19ème.
Il manque donc au bas mot la trace de sept siècles d'enfouis !
De retour au village, j' interpelle un indigène et m'enquiers du sort qui a pu leur être réservé.
C'est l'heureux tenancier d'une galerie d'art moderne; (nous sommes dans le lubeuron..)



En face, sous un porche, une oeuvre post-moderne d'art brut local est appendue.



Mon galeriste avoue n'avoir aucune idée sur la question.
Témoignant d'une empathie modérée pour les locaux de souche, il suggère qu'ils ont été
tout simplement laissés sur place et que le joyeux tondeur leur passe sur le ventre en toute équanimité.
Il me précise ensuite que pendant les guerres de religion entre catholiques et protestants, les habitants de Bonnieux et ceux de Lacoste s'entre-tuaient gaillardement. La maison voisine était semble-t-il celle du bourreau de l'époque et des souterrains en partent qui regorgent d'ossements alignés comme dans une catacombe de qualité.
Alors, les clampins du vieux cimetière...
Je n'obtiendrai pas la moindre information en téléphonant à l'office du tourisme où on ne s'était en fait jamais posé la question.

Du coup, j'ai fini par éluder mes interrogations en m'adonnant à une sieste réparatrice dans l'herbe tendre qui entoure le château de Lacoste et du divin marquis, sans me soucier le moins du monde de ce qui pourrait y avoir en dessous.