dimanche 14 avril 2019

Mon oeil  images du jour.


Dans l'URSS de la grande époque, on brouillait le visage des disgrâciés
(Avant de les effacer de la photo et de la surface de cette planète, ce qui n'allait pas tarder non plus pour le seul encore reconnaissable sur le cliché..)






Il faut dire que vu la tête de certains, on  pouvait être tenté.




En tous cas quand on ignore si le dirigeant avait, ou non, la pêche





Du moins, est-on sûr qu'il avait... la banane..!





On sent, de nos jours,  dans certains paradis africains, vu la tête de l'assesseur, 




que.......

mardi 9 avril 2019


Impressions d'Inde*

En train, vers Bénarès.



L'inde teintée d'ocre et de vert-jungle s'écoule calmement derrière la vitre, striée de barres horizontales.
Au loin, dans les champs de poudre fine et desséchée,
des saris fleurissent.



Le fracas des bogies rythme la danse; 
des temples délabrés attristent ça et là le paysage.



Et pas le moindre tigre.

 A Bénarès (Varanasi).

L’aube pointe.
La lumière est jaune, teintée par une poussière limoneuse.
C’est du limon de Gange, du meilleur.
La chambre est au dernier étage.
Elle donne sur le fleuve et les ghats, qui y descendent  en marches de géants.




Un grillage entoure le balcon et finit de le clore en le surmontant ;
une cage, en fait.




C’est pour empêcher les singes d’entrer.
Une prison qui empêche d’entrer…
L'inde...
Il faut dire que ça pullule, les singes, à Varanasi.
Il n'y a pas que des Sadhus et des croque-morts.





En bas, des femmes en saris 
et des hommes ficelés de coton blanc se baignent au milieu des détritus
Flottent ça et là quelques minuscules feuilles sur quoi sont posés des lumignons qui vont,
avant de s'éteindre, dériver vers un aval censément plus propice à la paix des âmes.



Les mains jointes devant le visage tous se trempent,
jusqu’à disparaître dans ce liquide douteux et en ressortir ruisselants de sacré.







Eux, ne doutent pas.
Ils parlent à Brahma, Rama, Krishna et coetera.

Plus loin, des hommes vigoureux, le dos nu, tourné au fleuve, qui les recouvre jusqu’aux genoux,
frappent avec violence des tortillons de linge sur de grandes pierres plates et s'apostrophent dans de grands éclats de rire et de gouttelettes de Gange.
Ce seront les seuls rires audibles dans cette cité des morts.



Les sari lumineux seront ensuite déployés sur le quai pour sécher au premier soleil.
Au loin des bruits étouffés de tambour scandent quelques hommages à destination des esprits matutinaux.
Vers la gauche, la ligne d’horizon est grisée par la fumée des bûchers finissants de la nuit qui s’achève.
Curieusement aucune odeur suspecte ne flotte dans cette atmosphère étrange.




Parfois un crâne explose dans la fournaise faute d’avoir pu le faire, du vivant du de cujus,
sous la poussée du génie éventuel qu’il pouvait contenir.

Au matin, des intouchables trient les cendres encore chaudes avant de les balayer vers le fleuve, 



























à seule fin d'y récupérer d'éventuels fragments de métal précieux dont les mâchoires des anciens propriétaires n'auront plus l'usage
si la réincarnation leur confère, s'ils ont respecté les interdits alimentaires,
une dentition de qualité.

* Les réminiscences de ce voyage qui date d'une dizaine d'années sont illustrées d'images tirées du "net", les miennes ayant été digérées par un bug informatique glouton..