samedi 25 novembre 2017



( Hieronymus Bosch)



Reproche.s.


Le poisson est une forme particulièrement dense (et dépourvue de paupières), 
de l’eau.
Muette et scintillante, elle s’agite en vain à la surface de quoi notre cruauté l’aura posée : herbe verte,  pont de bateau ou quai cimenté.
Nous restons sourds aux cris muets qu’elle jette à notre endroit.

Le silence n’assourdit pas complètement le reproche.

De même que la notion de "morts-kilomètres" s'épanouit dans l'exposition médiatique des drames,
l'éloignement "spéciste" excuse toutes les dérives.

Les vrais misanthropes avouent fréquemment une empathie démesurée envers les animaux.
Michel Houellebecq éprouvait une affection considérable pour son chien « Clément. (+) »
On se gausse de ce que Karl Lagerfeld ait prévu un legs important pour sa chatte « choupette » qui bénéficie déjà d’un personnel domestique dédié et attentif.

Arthur Schopenhauer, 
célèbre fantaisiste, 
aimait parait-il, beaucoup, les caniches.
Il serait mort sur son canapé (Arthur, pas le caniche..) derrière quoi, au mur, se pavanaient des gravures de ses chiens, 
et le masque mortuaire du dernier (en date), décédé
Il a fait de l’ultime survivant,
son légataire universel.
Rien de nouveau sous le soleil, donc, comme disait l’autre.

Les adeptes du « Veganisme » et autres ayatollahs de la protéine gagnent chaque jour du terrain dans les médias et dans l’opinion.

Mais qui, pour faire partager le cri silencieux et donc inaudible,
du poireau qu’on arrache à sa terre nourricière ?
?
"Le silence n’assourdit pas complètement le reproche."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire